doueieme siecle |
Jamais nul prisonnier ne tiendra son propos |
RICHARD I er
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CHRESTIEN de TROYES |
Il est le premier de nos auteurs de chevalerie. |
YVAIN OU LE CHEVALIER DU LION
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GUILHEM DE CABESTANY |
Ce troubadour du Roussillon, qui écrivit entre 1180 et 1215 , était chevalier. Sa dame était Saurimonda, la femme de Ramon, seigneur de Château-Roussillon. La légende veut que cet amour se soit soldé tragiquement, par la vengeance du mari jaloux, faisant manger à son épouse infidèle le cœur de son amant. |
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Le jour ou je vous vis, dame, pour la première fois, Quand il vous plut de me permettre de vous voir, Je séparai mon cœur de toute autre pensée Et toutes mes volontés s’ancrèrent en vous : Ainsi vous m’avez mis, dame, au cœur le désir Avec un doux sourire et un simple regard, Et vous m’avez fait oublier tout ce qui existe . La grande beauté, le divertissement agréable, Et le propos courtois et l’amoureux accueil Que vous sûtes me faire ont volé ma raison Que depuis lors, dame, je n’ai pu retrouver : Je vous l’accorde, vous que supplie mon cœur fidèle, Pour exalter votre valeur et l’honorer Plus parfaitement que dans aucun amour humain. C’est que je vous aime, dame, si parfaitement Que d’en aimer une autre est hors de mon pouvoir ; Si je viens sagement en courtiser une autre, Je crois s’éloigner de moi cette intense douleur ; Mais quand je pense à vous que la valeur salue, J’oublie et je délaisse tout autre amour : Avec vous, en mon cœur la plus chère, je demeure. Et souvenez vous, s’il vous plait, du bon accord Qu’à la séparation vous m’avez fait savoir J’en eus, dame, le cœur au comble de la joie Pour l’espérance où vous m’avez commandé de rester : J’en fus radieux, quoique aujourd’hui le mal s’aggrave : Quel bien j’aurai, à votre gré, une autre fois, Belle dame, car je m’en tiens à espérer ! Quel mauvais traitement pourrait m’effrayer, Pour peu que je pense obtenir en ma vie, Dame, de vous, petite ou grande jouissance ? Les peines me sont toutes joie et plaisir Seulement parce que, je sais, Amour m’accorde Qu’un fidèle amant doit pardonner un grand tort Et sagement supporter de la peine pour gagner. Ah ! quand viendra, dame, l’heure où je pourrai voir Que, par pitié, vous voudriez m’honorer Au point de daigner seulement m’appeler ami !
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Bertrand
de Born |
- Impétueux troubadour politique, en querelle continuelle contre ses voisins du Périgord, il paraît n’aimer, par-dessus tout, que les guerres et les batailles. I1 n'y participe pas toujours, mais les narre mieux que personne. Poète «engagé », « condottière lyrique », Dante l’inscrivit dans l’Enfer, et Aragon dans « Les yeux d’Elsa ». | ||
SIRVENTE Royaumes sont, mais plus de rois Et comtés, sans barons ni comtes Les marches sont, mais sans marquis Puissants châteaux, belles demeures Mais plus n'y sont les châtelains, Et jamais il n'y eut autant De provisions, mais peu on mange Par la faute d'un mauvais riche. Belles personnes, beaux équipages Peut-on voir et peut-on trouver, Mais où sont Ogier le Danois, Bérard, Beauduin sont nulle part. On
en voit de poils bien lustrés Les
dents polies, la barbe aux joues Mais
quels sont ceux sachant aimer, Tenir
la cour, galants, prodigues ? Petites
gens ! Où sont ceux‑là Qui
savent châteaux assiéger Qui
des semaines et des mois Savent
maintenir une cour Et
qui donnent de riches dons Et
qui font bien d'autres largesses Aux
soldats, aussi aux jongleurs Je
n'en vois pas un seul qui compte.
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Bernard de Ventadour ( ? – vers fin 1200 ) |
Fils de boulanger, il fut au XIIe siècle, le protégé du vicomte Eble
de Ventadour et de sa femme. Aliénor d'Aquitaine et le comte de Toulouse
Raymond V s'intéressèrent à lui. II est peut.étre le plus aimable des
troubadours : l'amour courtois fut son unique inspiration. |
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Ce n'est merveille si je chante Mieux
que nul autre troubadour Le
coeur est ouvert à l'amour Et
mieux suis s'il me commande Coeur
et corps et savoir et sens Force
et pouvoir en lui j'ai mis Ce
qui me tire vers l'amour Fait
que rien d'autre ne m'atteint. Il est bien mort qui ne
sent pas D'amour au coeur la
saveur douce Et que vaut la vie sans
l'amour Ne sert qu'à ennuyer
les gens! Ah, je prie Dieu qu'il
m'aime tant Que ni jour ni mois je
ne vive Si j'ennuie ou s'il
m'arrive D'oublier
d'amour le talent
LE TEMPS VA ET VIENT ET VIRE Le temps va et vient et vire Par jours, par mois et par ans, Et moi, las ! ne sais que dire, Toujours même est mon désir, Toujours même sans changer, J'aime celle que j'aimais Dont jamais je n'eus plaisir. Elle n'en perd point le rire, A moi revient dol et dam, A ce jeu qu'elle m'inspire PuI Deux fois serai le perdant, Il est bien perdu, l'amour, Qui se donne à l'insensible, Sil ne touche à sa cible. Plus jamais ne chanterai, Je n'écouterai plus Ebbe Mes chants ne me valent rien, Ni mes couplets ni mes airs, Rien que je fasse ou que dise, Je le sais, ne m'est profit, Et rie vois pas de remède. Si la joie m'est au visage, Moult ai dans le coeur tristesse. Vit‑on jamais pénitence Faire avant que de pécher ? Plus je la prie, plus m'est dure; Si sous peu elle ne change, En viendrai au départir Las, bon amour convoité, Corps bien fait, si tendre et
lisse, Visage aux fraîches couleurs Que Dieu de ses mains créa ! Toujours vous ai désirée Aucune autre ne m'agrée, D'un autre amour ne veut pas ! Douce femme bien apprise, Que Celui qui vous forma, Si gente, m'envoie la joie!
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Dernière mise à jour : mercredi 07 mars 2007
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